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Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/190

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Les Turcs m’ont fait faire une autre réflexion très-importante. Ils courent, ils grimpent, ils sautent, parce qu’ils sont armés et habillés à la légère. Le poids que portent les sots Chrétiens les empêche presque de se mouvoir.

Qu’ils aient un fusil extrêmement léger et court, et au lieu d’une baïonnette lourde qui, toujours au bout de leur fusil, incommode plus les voisins que les ennemis, qu’ils aient une espèce de baguette pliée en deux, dans les bois du canon, dont la moitié soit affilée en pointe très-longue et puisse servir de pique. Avec un ressort on fera partir cette moitié pointue qui dépassera le bout du fusil de plus de deux pieds et demi, de sorte que même celle du troisième rang dépassera le premier.

Puisqu’on sait à présent la nécessité de marcher aux Turcs à l’arme blanche, il faut donc en inventer une autre que celle qu’on a employée jusqu’ici, car le deuxième et le troisième rang n’en peuvent pas faire usage.

Qu’on ait en bandoulière un sabre comme les handschar des janissaires, avec la tête de

    d’un très-grand intérêt, sûrement, puisqu’ils étoient donnés par un général aussi illustre que le Maréchal Prince de Ligne ; mais on a craint qu’il ne se glissât dans l’impression des erreurs que l’éditeur n’étoit pas capable de prévenir.