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Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/227

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coups de canon à la digue de Beschania, et des coups de fusil dans les faubourgs de Sabatsch : il a imaginé des médailles pour la valeur. Le voyageur dira : quels beaux établissemens pour les écoles, les hôpitaux, les prisons et l’éducation ! Le manufacturier : que d’encouragement ! le laboureur : il a labouré lui-même ; l’hérétique ; il fut notre défenseur. Les présidens de tous les départemens, les chefs de tous les bureaux diront : il étoit notre premier commis et notre surveillant à la fois ; les ministres : il se tuoit pour l’État, dont il étoit, disoit-il, le premier sujet ; le malade dira : il nous visitoit sans cesse ; le bourgeois : il embellissoit nos villes par des places et des promenades ; le paysan, le domestique diront aussi : nous lui parlions tant que nous voulions ; les pères de famille : il nous donnoit des conseils. Sa société dira : il étoit sûr, aimable ; il racontoit plaisamment ; il avoit du trait dans la conversation : on pouvoit lui parler avec vérité sur tout.

Voilà, Madame, que je vous entretiens de la vie de l’Empereur, et je comptois ne vous raconter que sa mort. Votre Majesté Impériale m’a dit en voiture, en allant à Czars-kozelo, il y a dix ans : — Votre Souverain a un esprit tourné toujours du côté de l’utile ; rien