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Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/234

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d’un sage sont une belle apologie. Recevez mes adieux. Je vous embrasse tendrement. La seule chose que je regrette de quitter dans ce monde, c’est le petit nombre d’amis dont certainement vous êtes le premier. Souvenez-vous de moi, de votre plus sincère ami et affectionne

Joseph.



Vienne, en 1790.


M A D A M E,


JE ne suis pas plus content que de raison de la lettre de Votre Majesté Impériale, sur une indiscrétion prétendue : ce reproche qu’elle me fait revient un peu trop souvent. Il ne faut pas bouder un homme qui n’a pas quatre cent mille hommes à lui envoyer pour s’expliquer.

Un jour un de nos très-amiables roués, le Baron de Bezenval, qui s’étoit enivré avec M. le Duc d’Orléans le père, mettoit le feu à son escalier à Bagnolet. Celui-ci voulut l’en empêcher : — Voilà ce que c’est que les Princes, dit-il ; ils sont toujours Princes, on ne peut pas jouer avec eux. —

Mais moi, Madame, je n’ai rien brûlé ; je me suis laisse aller, apparemment sans le