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Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/248

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ne sais pas si l’on en a retenu des fragmens, mais je donne ma parole qu’elle n’a jamais été copiée, et néanmoins, en y réfléchissant, Votre Majesté Impériale trouvera que si j’avois eu le courage de rendre public ce chef-d’œuvre de génie, j’aurois eu le mérite d’ajouter, s’il est possible, à sa gloire.

Qu’y a-t-il de plus inoui, de plus éclatant, que de dire, deux mois avant la prise de Tulzi, d’Isacchi, de Braïlow, de Kilia, d’Ismaël, et les exploits aquatiques et terrestres du brave et spirituel Ribas : Pour nous, nous continuerons à battre les Turcs, selon notre louable coutume, par mer et par terre.

Qu’y a-t-il jamais eu, Madame, comme votre petit tableau de l’Europe ? On voit bien que ce n’est pas un manifeste politique, fait à l’usage des pauvres chancelleries des autres états, qui ne sont que les esclaves de celles de Votre Majesté. C’est un coup-d’œil philosophique jeté en passant sur tout ce qui bourdonne autour d’elle, et il s’y est trouvé tant de justesse et de profondeur, qu’on en a été aussi frappé que des victoires de Votre Majesté Impériale.

Cette lettre sublime a donné à penser à tant de gens, que moi, qui n’entends pas les affaires, je m’en suis réjoui pour les affaires, en qua-