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Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/252

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celles qui l’attendent peut-être dans l’autre monde.

J’aurois bien voulu qu’au moins les parens et les voisins de la cour de France, au risque d’être brûlés en miniature, eussent renvoyé, ou n’eussent pas reçu les ambassadeurs d’un captif. Je souhaite que l’empire germanique fasse son devoir, et je suis fâché de l’éloignement d’un autre empire mieux monté, qui auroit déjà, sans cet éloignement, envoyé 50,000 prédicateurs avec des barbes et des piques, pour soutenir la cause des Rois.

Mais je m’oublie devant le premier des Rois, et le Roi des Rois ; pardonnez-le-moi, Madame ; Votre Majesté Impériale est la seule qui inspire la confiance et l’admiration eu même tems. Il est bien singulier de pouvoir se livrer ainsi devant celle qui a triomphé des Ottomans. Selim et bien d’autres seroient bien étonnés que j’osasse prendre tant de liberté. Il est vrai que j’en tremble un peu, mais c’est seulement quand il m’échappe quelques vérités qui peuvent blesser votre modestie.