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Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/262

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En 1794.

A mon refuge.


M a d a m e,


JAI encore eu occasion de voir que V. M. I. s’entend à tout. Si mes intendans me servoient aussi bien, je serois plus riche du double. Elle sait acheter, vendre, racheter, prêter ; donner, redonner. Elle a fait de bonnes spéculations dans ce genre de commerce : car le résultat est toujours de s’enrichir en enrichissant les uns pour enrichir les autres : il tombe de toutes parts une pluie à verse de bienfaits sur l’empire. Je suis fort content de la petite ondée qui m’en arrive aussi. Voilà une bonne affaire que fait M. le G. M. d’artillerie, et moi de même, mais il ne sait pas que je suis un chicaneur. Il faut bien que je le sois pour chicaner quelqu’un qui ne chicane personne, car tout le monde en dit du bien : et je suis en train de l’aimer pour peu que je le connoisse.

Que M. le G. M. d’artillerie sache donc que je ne lui vends pas un certain rocher à trois ou quatre toises dans la mer, que j’ai traversée ayant de l’eau jusqu’à la moitié du