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Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/29

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sans religion parmi nous : qu’est ce que nous faisons de ce maudit Roi, tout au moins Luthérien ? Car je crois réellement, que je vous ai porté guignon. Vos soldats auront dit : la paix est faite, et il faut encore que ce diable d’homme nous incommode. — Il est sûr que si c’est V. M. qui en est la cause, cela est bien méchant. Cela n’est permis qu’à Jupiter, qui a toujours de bonnes raisons pour tout ; et vous auriez fait comme lui, qui, après avoir fait périr les uns par le feu, voulut faire périr les autres par l’eau ; mais enfin voilà le feu fini, et je ne m’attendois pas à en revenir. — Je vous demande pardon, de vous en avoir si souvent tourmenté ; j’en suis fâché pour toute l’humanité, mais quelle belle guerre d’apprentissage ! J’ai fait assez de fautes pour vous apprendre à vous tous, jeunes gens, à valoir bien mieux que moi. Mon Dieu, que j’aime vos grenadiers ! comme ils ont bien défilé en ma présence ! Si le dieu Mars vouloit lever une garde pour sa personne, je lui conseillerois de les prendre sans choisir. — Savez-vous que j’ai été bien content de l’Empereur, hier au soir à souper. Avez-vous entendu ce qu’il m’a dit de la liberté de la presse, et de la gêne des consciences ; il y aura bien de la différence entre lui et tous