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Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/320

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alors qu’il fait un couplet pour sa mère, qu’il écrit à sa sœur, et qu’il parle à Christine : à la vérité l’esprit par habitude vient quelquefois encore se fourrer dans tout cela, mais on pourroit s’en passer. Il y a de l’agrément, de l’élégance, de la douceur dans sa figure, et de la grâce dans ses manières, parce qu’il ne la cherche pas. L’originalité de son langage tient à celle de son esprit ; il dit autrement qu’un autre, et dit mieux qu’un autre ; il a des définitions à lui, justes, fines et profondes ; il donne à tout un tour distingué ; il plaira à tout le monde quand il en aura l’envie, et même quand il ne l’aura pas ; car si son esprit est paré, son cœur est si simple, si bon, si généreux que depuis l’homme vulgaire jusqu’à l’homme de génie, chacun peut s’accommoder d’une de ses qualités, en trouver une à son usage, et l’aimer pour celle-là.