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Page:Gervaise de Latouche - Histoire de Dom Bougre, Portier des Chartreux,1922.djvu/110

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volonté. Immobiles, serrés étroitement l’un contre l’autre et recueillis en eux-mêmes, il semblait qu’ils voulussent, par une profonde méditation, se remplir de la grandeur des mystères qu’ils allaient célébrer.

Attentif à leurs mouvements, j’attendais qu’ils les poussassent un peu plus loin pour faire signe à Suzon d’avancer. Toinette, ennuyée de la longue méditation, se débarrassa la première des bras du moine, et, jetant corset, jupe, chemise, tout à bas, elle parut telle que la bienséance du mystère l’exigeait. Ah ! que j’aimais à la voir dans cet état ! Ma fureur amoureuse, que les combats de Suzon n’avaient fait qu’irriter, redoubla d’un degré à cette vue.

Suzon, que mon attention rendait impatiente, avait quitté le lit et s’était approchée de moi. J’étais si fort occupé que je ne m’en étais pas aperçu.

— Laisse-moi donc voir aussi ! me dit-elle en me repoussant un peu.

Je ne demandais pas mieux. Je lui cédai aussitôt mon poste et je me tins à côté d’elle, à examiner sur son visage les impressions qu’y produirait le spectacle qu’elle allait voir. Je m’aperçus d’abord qu’elle rougissait ; mais je présumais trop de son penchant à l’amour pour craindre que cette vue ne produisît un effet contraire à celui que j’en espérais. Elle resta. Curieux alors de savoir si l’exemple opérait, je commençai par lui couler la main sous la jupe. Je ne trouvai plus qu’une résistance médiocre ; elle se contentait de me repousser doucement la main avec la sienne, sans cependant l’empêcher de monter jusqu’aux cuisses ; elle les serrait étroitement, et ce n’était qu’aux transports des combattants que j’étais redevable de la facilité que je trouvais à les desserrer insensiblement. J’aurais compté le nom-