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Page:Gervaise de Latouche - Histoire de Dom Bougre, Portier des Chartreux,1922.djvu/90

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— Eh ! c’est Martin, me répondit-on, le valet du Père Jérôme.

Cette déclaration dissipa ma frayeur. Je ne craignis plus de lever les yeux, je le reconnus. Martin était un petit blond, éveillé, joli, amoureux. Ah ! qu’il l’était ! Il tremblait à son tour et attendait ma réponse pour fuir ou me baiser encore. Je ne lui fis pas, mais je le regardai d’un air riant, avec des yeux qui se ressentaient encore du plaisir que je venais de goûter. Il vit bien que ce n’était pas un signe de colère : il se jeta dans mes bras avec passion ; je le reçus de même, et sans penser que quelqu’un, s’apercevant que je manquais dans le couvent, pourrait venir et nous trouver ensemble… Te dirai-je ? L’amour rend tout excusable. Sans respect pour l’autel sur les marches duquel nous étions, Martin me pencha un peu, me leva les jupes, me porta la main partout ; aussi passionnée que lui, je portai la mienne à son vit : j’eus pour la première fois de ma vie le plaisir d’en manier un !

Ah ! que le sien était joli ! petit, mais long, et tel qu’il me le fallait. Quel feu ! quelle démangeaison voluptueuse se coula sur-le-champ par tout mon corps ! J’étais muette, je serrais ce cher vit dans ma main ; je le considérais, je le caressais, je l’approchais de mon sein, je le portais à ma bouche, je le suçais ; je l’aurais avalé ! Martin avait le doigt dans mon con, le remuait doucement, le tirait, le remettait et renouvelait ainsi mes plaisirs à chaque instant ; il me baisait, me suçait le ventre, la motte et les cuisses ; il les quittait pour porter des lèvres brûlantes sur ma gorge. Je fus en un moment toute couverte de ses baisers. Je ne pus pas tenir contre ces attaques de plaisir. Je me laissai tomber, l’attirant doucement à moi avec mon bras droit