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Page:Gervaise de Latouche - Histoire de dom B… portier des chartreux, 1741.djvu/214

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Portier des Chartreux.


ve tout ce qui pourra, tant que j’aurai cela dans la main, continua-t’elle, en me prenant le Vit, je ne craindrai pas la mort même, n’apréhende pas qu’on vienne nous interrompre, j’ai retiré la clef, ils ne peuvent entrer qu’en jettant la porte en dedans. Charmé de cette heureuſe précaution, qu’il ſembloit que l’amour même, qui prenoit ſoin de mes intérêts, lui eût inſpirée, je la careſſai avec un nouveau plaiſir : mon Vit, qu’elle tenoit toujours dans ſa main, étoit d’une roideur qui l’enchantoit : vîte donc, lui dis-je, mets-le dans ton cher Conin, Nicole, que tu me fais languir ! Elle ne ſe preſſoit pas, elle continuoit de ſerrer mon Vit, & paroiſſoit ſurpriſe de ſa groſſeur, qu’elle prenoit pour l’effet de ſes careſſes. Je voulus le mettre moi-même ; attens, mon cher ami, me repondit-elle, en me preſſant dans ſes bras, laiſſe-le devenir encore plus gros & plus long ; ah je ne l’ai jamais vû ſi beau, eſt-il augmenté cette nuit ? (L’Abbé n’étoit pas aparament ſi bien partagé que moi des dons de la nature). J’aurois ri de la penſée de Nicole, ſi je n’avois pas été en humeur de faire autre choſe. Ah, que je vais avoir de plaiſirs, reprit-elle, en