Aller au contenu

Page:Getty Research Institute (IA essaipourservirl00geof).pdf/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
11
DE QUELQUES ANIMAUX SCULPTÉS.

conte les mêmes faits, qu’il a, suivant moi, copiés et empruntés au père de l’histoire ; il en a fait de même dans bien d’autres passages de ses livres.

Le Péloponèse et plus loin les pays de l’Europe situés au nord de la Grèce, avoient-ils leur lion propre, ou n’étoit-ce que le lion de l’Atlas, dont l’augmentation de la population auroit peu à peu détruit la race ? Il n’y a pas long-temps qu’on eût répondu à cette question, en citant la croyance commune qu’il n’y a qu’un lion, le felis leo des auteurs. Alors même c’eût été contre le sentiment d’Aristote, qui avoit déjà posé en fait[1] qu’il y a des lions d’espèces différentes, l’un plus court, à crinière crépue, et d’un caractère plus timide, et l’autre qui est plus courageux, ayant le corps sensiblement plus long, et qui porte une plus belle et plus longue crinière. On doit aujourd’hui d’autant plus d’attention à ce passage, que nous connoissons plusieurs races ou espèces distinctes, savoir :

1o Le lion du mont Atlas : un corps très long, et sa crinière magnifique qui lui garnit la tête, qui entoure le cou, et qui s’étend sans intervalle sur l’épaule, le caractérisent ; c’est le deuxième des lions d’Aristote.

2o Le lion du Sénégal, plus foible, à crinière moins prolongée ; son épaule n’est ornée que d’un épi de poils.

3o Le lion de Bagdad, tout-à-fait ou à-peu-près sans crinière ; Olivier en parle dans son Voyage en Syrie[2] : celui-ci n’a ni le courage ni la taille, ni la beauté des lions africains.

4o Les lions noirs de l’Inde, cités par Élien[3].

  1. Hist., lib. IX, cap. 44.
  2. Voy. dans l’Empire ottoman, II, page 426.
  3. De Animal. nat., lib. XVII, cap. 26.