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Page:Ghazels - Ferté.djvu/25

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   Et toi me diras-tu — ô Mahmoud — quel jour
Aïcha m’a dérobé un battement de ton cœur ?

   Me diras-tu — ô Mahmoud — quel jour Aïcha
reçut le choc de ton sourire complice ?

   Me diras-tu quel jour tes pas t’ont d’eux-mêmes
porté vers la fontaine d’El Latif ?

   Et me diras-tu — ô Mahmoud — quel jour ton âme a tressailli devant Aïcha, penchée sur la source fraîche ?

   Mais que sert de souder ensemble les chaînons du
supplice ?

   Rassure-toi — ô Pervers — ce soir tu pourras
caresser sans forfait la joue de ton Impudique, car,
j’en fais le serment sur le Lotus de la Limite, mes larmes
plus jamais n’altèreront l’eau limpide de la source
abhorrée.

   Ces paroles dites, leurs regards se mêlèrent et ce
fut à nouveau une matinée d’été.