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Page:Ghil - De la poésie scientifique, 1909.djvu/13

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de la poésie scientifique

même… Le poète doit contribuer par son œuvre à la préparation de l’avenir, avenir qu’il doit concevoir, en dégageant l’homme, de plus en plus, des entraves des vieux espoirs et des vieilles craintes que traîne l’humanité inconsciente ». Son livre prochain se titre : L’Âme délivrée.

M. Jean Ott, son premier volume l’Effort des Races, à tendance évolutionniste (et qui comprend un admirable et sobre drame en vers : la mort de Zoroastre), atteste une pensée philosophique, très haute, très sûre, en un tempérament poétique vigoureux.

M. Florian-Parmentier, de qui la Physiologie morale du poète doit être lue. Ses déductions philosophiques parties de la nécessité reconnue de la connaissance en poésie, savoir qui ne tue nullement la spontanéité, « l’impulsion » émotive première, — sont à retenir.

M. Robert Randau, poète d’Autour des Feux dans la Brousse, (auteur des Onze journées en Force, avec M. Sadia Lévy) : tempérament d’énergies amassées et explosantes, robuste de verbe et de rythme, « où la meilleure psychologie serait des terreurs du phénomène, serait mondiale ». M. Sadia Lévy : le tourment comme sacré du Verbe et du Rythme, leur essence et leur mystère en l’entre-pénétration émotive des Formes, ce poète plein de merveilles les incarne et les exprime avec intensité. M. Ricciotto Canudo peut être dit, comme le précédent, un poète en prose : de direction évolutionniste, de grandes envolées en la philosophie et la Métaphysique, où en maints passages (Livre de la Genèse et Livre de l’Évolution) il rencontre notre pensée.

M. Pierre Fons, plein de méditation, évocateur en un