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Page:Ghil - De la poésie scientifique, 1909.djvu/24

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de la poésie scientifique

les avait spontanément retrouvés, eux, les presque dédaignés de Parnasse ! Ils leur apportaient l’émotion tumultueuse de la gloire soudaine… Et il sied de rapporter ici une remarque précieuse de MM. Gaston et Jules Couturat (Gaston Moreilhon et Georges Bonnamour). En pleine lutte, m’apportant l’aide de leur talent et de leur âme ardente, ils répondaient aux attaques : « Sait-on si l’école poétique qui tuera la bêtise idéaliste et sa reviviscence symbolique ne sortira pas de M. René Ghil. À toutes époques, depuis un siècle surtout, auprès des triomphateurs du moment, il s’est toujours trouvé un amoindri, un dédaigné, un moqué même, dont la génération suivante a procédé. C’est Diderot sous le roi Voltaire et le néo-chrétien Jean-Jacques. C’est Balzac dans le fracas romantique. C’est Verlaine et Mallarmé parmi les Parnassiens. C’est Villiers chez les naturalistes[1]. »



  1. Revue Indépendante, nov. 1892.