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Page:Ghil - De la poésie scientifique, 1909.djvu/49

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de la poésie scientifique

tuition et la Science en Poésie », que nous avions cru pouvoir déterminer, en partant des données évolutives comme puissantes d’émotion suprêmement synthétique, — une Métaphysique scientifique.

J’ai donc ramené à deux lois ou plutôt à une loi à double action, les phénomènes de tous ordres : loi de condensation et d’expansion.

C’est par ces deux mouvements essentiels de la Matière que de toute éternité a été assurée la création universelle, mais aussi la conservation même de la Matière, — puisque de la condensation renaissent les énergies explosives qui remettent en mouvement. C’est, d’autre part, par cette double loi, que sont régies la croissance et la décroissance de l’homme. Et, de la même loi de concentration ici pléthorique, d’amassement pesant des vitalités suivi de délivrance, dépend la volition à deux pôles qui engendre, conserve la race et améliore l’espèce, en un troisième mouvement de l’évolution.

J’ai exprimé les deux mouvements premiers et le troisième qui en est la résultante, par le signe géométrique de l’Ellipse. — L’on sait que l’Italien Vico schématisa par le « cercle » la conception du Tout en mouvement, tandis que Goethe le voit en « spirale ». Figuration excellente en ce sens qu’elle dénonce la vérité de l’évolution de la Matière et des êtres animés, d’accord avec les théories évolutionnistes, — mais la « spirale », si elle rend compte du mouvement d’expansion, ne laisse pas entendre en même temps le mouvement de condensation qui en est la suite nécessaire, qu’on ne saurait nier dans l’ordre naturel, ni anthropologique. Mouvement nécessaire au progrès, et qui cepen-