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Page:Ghil - De la poésie scientifique, 1909.djvu/53

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de la poésie scientifique

l’œuvre, s’échafaude avec la splendeur et le charme délicat d’idéalité d’une théogonie indoue. » — Gaston et Jules Couturat : René Ghil (Revue Indépendante, Août 1891).



IV

la philosophie et l’éthique. — morale sociale


Donc, l’univers phénoménal contient et éternellement développe sa Finalité. C’est-à-dire : la Matière, unité-total, mais total qui n’a pas conscience de soi et la désire, à travers le divers phénomène de son évolution va à cette conscience… Analytique, elle se développe pour se connaître, et aux divers degrés du processus vital se sent, s’éprouve et se pense, et tend à sa Synthèse où se recréer consciente d’elle-même.

Or, lorsqu’en méditant le plus des rapports existants entre lui et l’univers et en en prenant savoir et conscience, l’Homme tâche à son unité, il recrée par là même l’unité du Monde qui avec allégresse se pense et se connaît en lui !…

Philosophiquement, l’homme sera donc dans le sens universel en assumant le plus de science, d’où le plus de conscience de lui-même et de l’univers. Venir à savoir, c’est venir à être, c’est-à-dire tendre à recréer en soi l’unité devenant l’Unité-consciente… L’homme a donc pour loi morale, d’accord avec l’univers, la loi du Plus-d’effort…

Nous sommes au monde pour tendre à notre unité pensante et morale.

Ce temps, il est vrai, temps qui a assez toutes les impudeurs, ose souvent couvrir son impuissance ou ses lâchetés,