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Page:Ghil - La Tradition de poésie scientifique, 1920.djvu/95

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à voir ensuite quels d’entre eux me paraîtraient résister à l’épreuve des données de la doctrine Évolutionniste. Il était nécessaire de n’admettre de suggestion théologique, de persuasion purement spiritualiste ou étroitement matérialiste, au sens dualiste. De l’idée de Matière en évolution il était à produire une pensée et une émotion métaphysiques, — d’essence seulement scientifique.

Le concept nouveau devait réduire l’antinomie matérialiste et spiritualiste, en proposant un spiritualisme en devenir, en rapport avec l’évolution même de la Matière : « Nous pensons unir les deux termes et résoudre l’antinomie, de ce que le Spiritualisme, c’est-à-dire pour moi le plus de conscience-prise du Tout, émane perpétuellement de la Matière en évolution[1]… » Du plus de connaissance (donc, du plus de conscience universelle) devient le plus-d’Être, — c’est-à-dire le plus de rapports de l’Humain à l’Universel, le plus de re-création consciente et émue de l’Univers en la momentanéité successive de l’Homme.

  1. En Méthode à L’Œuvre.