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Page:Gide - Principes d’économie politique.djvu/180

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tout simplement par le jeu de l’offre et de la demande, par la loi des valeurs telle qu’on l’exprime approximativement dans cette formule «les choses valent plus ou moins suivant qu’elles sont en quantité plus ou moins insuffisante pour nos besoins ».

S’il arrive que telle ou telle branche d’industrie ne se trouve pas suffisamment pourvue de bras et de capitaux, le besoin auquel elle correspond se trouvant en souffrance, ses produits acquièrent une valeur plus haute, qui se traduit par un accroissement de salaires ou de profits et qui a justement pour effet d’attirer dans cette branche de la production le travail et les capitaux. Les producteurs, et en particulier l’entrepreneur, réalisent de plus gros profits. Attirés par l’appât de ces profits supérieurs au taux normal, d’autres producteurs, capitalistes ou travailleurs, s’engagent dans cette voie. La production de la marchandise augmente donc jusqu’à ce que la quantité produite se soit élevée au niveau de la quantité demandée.

Toutes les fois, au contraire, qu’une marchandise quelconque se trouvera avoir été produite en quantité supérieure aux besoins, sa valeur doit baisser. La baisse de valeur a pour effet de réduire le revenu des producteurs et en particulier les profits de l’entrepreneur, le principal agent de la production et celui par conséquent qui en ressent directement tous les contre-coups. Il se retire d’une voie dans laquelle il éprouve des mécomptes ou des pertes, et la production de la marchandise se ralentit jusqu’à ce que la quantité produite soit retombée au niveau de la quantité consommée.


III

LE RÉGIME DE LIBRE CONCURRENCE.

Ce qui fait la supériorité véritable du régime actuel d’organisation industrielle, aux yeux des économistes de l’école classique, c’est qu’il est réglé uniquement par la liberté.