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Page:Gilkin - La Nuit, 1897.djvu/109

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C’en est fait des parfums en flammes
Brûlant sur des bûchers de fleurs
Ces beaux yeux d’enfants et de femmes
Qu’enivraient ma joie et mes pleurs !

Mais, — ô démon qui me tortures ! —
Fou de désir et de rancœur,
Par de câlines impostures
J’ai fardé mon pauvre vieux cœur.

Et j’offre encor mes lèvres peintes,
Les feux calculés de mes yeux,
Mes mains et leurs feintes étreintes
Et mon doux parler captieux

À la rose Idole aurorale
Qui luit dans l’ennui de ma nuit,
À la lumière triomphale
Qui me fortifie et m’instruit,

À la Vigueur, à la Jeunesse,
Dont la claire et chaude santé
Rayonne comme une promesse
Flamboyante d’éternité.