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Page:Gilkin - La Nuit, 1897.djvu/115

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Appel au poing fort qui le lève,
De la panoplie échappé
Gît, sur le lascif canapé
Où dorment des roses, un glaive.

Dans ces bols d’or dont les béryls
Émerveillent l’orfèvrerie,
Pour une absente songerie
Fument-ils, les benjoins subtils ?

Et vers quels pleurs morts, des sardoines
Des ciboires et des rhytons
Tombe sans espoir de boutons
La mort des lys et des pivoines ?

Dédaigneux du vain attirail
Des bibelots et des potiches,
Mes yeux par eux-mêmes plus riches
Contemplent leur propre travail.

Qu’importe l’inutile somme
Des objets changeants et divers
À qui sait voir, vaste Univers,
Ta profonde image dans l’Homme ?