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Page:Gilkin - La Nuit, 1897.djvu/118

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Voici mon front dur, forteresse
Où mon invincible vouloir
Masque son dangereux pouvoir
D’un fard de joie et de tendresse.

Tour d’ivoire des hauts concepts,
Cathédrale des saints mystères
Où l’encens bleu de mes prières
Monte au vertige des transepts.

— Dans le reflet où j’étudie
L’essence occulte de mes traits
J’entrevois les signes secrets
De mon étrange maladie ;

Et ces stigmates douloureux
Dénonçant mes œuvres coupables
Avec les poisons redoutables
Cachés en mon cœur ténébreux,

Sur la toile ma main sincère
Les retrace inflexiblement
Pour éterniser le tourment
Qui me ronge comme un ulcère ;