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Page:Gilkin - La Nuit, 1897.djvu/133

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Et leurs tuyaux flasques et bleus
Aux rouges tubes des artères
Emmêlent leurs visqueux mystères
En longs réseaux vermiculeux.

Sous ces rougeâtres transparences,
(Est-ce un cauchemar d’opium ?)
— Comme en un trouble aquarium
Avec d’ignobles tumescences

Se bombent les poulpes bulbeux,
Gonflés de haines et de ruses,
Ou les ballons mous des méduses
Et les mollusques sirupeux, —

Ainsi tes horribles viscères
S’enflent d’un hideux mouvement,
Hélas ! à l’épouvantement
De mes pauvres yeux trop sincères !

Éponges rouges, tes poumons
Palpitent dans la liqueur rouge,
Un paquet de membranes bouge
Comme un bouquet de goémons.