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Page:Gilkin - La Nuit, 1897.djvu/146

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Ma main experte vous arrose
D’un sang frais de chauve-souris.
Cuisez ! Puis voici du vin rose,
Du cumin et de l’ambre gris.

Ah ! vous boirez le filtre immonde,
Vous, vierges vibrantes d’orgueil,
Vous, fiers enfants, joyaux du monde,
Qui ferez sa honte et son deuil !

Vous boirez le vertige obscène,
L’élixir des ruts monstrueux,
Le sang du stupre et de la haine
Et des grands viols incestueux !

Et le soir, sous la cheminée,
Vous oindrez votre douce chair,
Nue et splendidement damnée,
De l’onguent qui mène à l’enfer.

Triple Hécate ! Mes mains amères
Servent mes courroux triomphants.
Gorgo ! Mormo ! Bombo ! les pères
Seront punis dans leurs enfants !