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Page:Gilkin - La Nuit, 1897.djvu/237

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Ah ! je sens dans ma chair s’élargir leurs blessures !
Je souffre leurs tourments ! Je subis leurs tortures !
Je baise en sanglotant leurs membres délicats.
J’arrose de mes pleurs leur visage et leurs bras
Et, me frappant le front sur les dalles sanglantes,
J’implore mon pardon de leurs lèvres tremblantes ;
Et brûlé de pitié, pâmé de cruauté,
J’agonise dans un excès de volupté,
Je tombe, je défaille et lentement j’expire
Sur les flancs déchirés d’une jeune martyre.