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Page:Gilkin - La Nuit, 1897.djvu/71

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J’y vois des bontés et des crimes,
Des viols, des blessures, des morts,
Et sur les bouches des victimes
Les doux baisers de tes remords.

Ô dents qu’enivrent les morsures,
Ô lèvres soûles de péchés,
De tortures et de luxures
Et du vin des pardons cachés,

Fleurissez sans inquiétude,
Fleurs du bonheur triste et charnel
Qui parfumez ma solitude,
Car mon silence est éternel,

Et je sais pencher sur les hommes,
Dont les lâches confessions
M’ont appris quels monstres nous sommes,
Mon cœur fait d’absolutions.

Mais moi, faux prêtre et faux prophète,
Qui connais le néant des dieux,
Et qui porte, hélas ! sur ma tête
Vos forfaits et le poids des cieux,