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Page:Gilkin - La Nuit, 1897.djvu/76

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LE BON ANGE



L’ange rose à l’aile noire
Assis sur mon oreiller
M’évente, pour m’éveiller,
De son deuil blasphématoire.

Sa bouche, fruit de baisers,
Sa bouche de belladone,
Au chant mourant qu’abandonne
L’âme des luths épuisés,

Sa bouche mûre murmure :
« Sois triste ; aime le malheur :
Le malheur a la saveur
D’une noble vierge impure.