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Page:Gilkin - La Nuit, 1897.djvu/82

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CHÂTIMENT



Mes yeux tristes, mes yeux coupables,
Mes yeux qui violaient les yeux
Et sondaient les reins impalpables
De leurs longs regards vicieux ;

Mes yeux, ô convives sans joie
Des soirs où les toasts libertins
Font lever les jupes de soie
Au rire des flambeaux éteints ;

Mes yeux, lents visiteurs des salles
De la morgue, amis du grabat
Où, sous les couvertures sales,
La mort du pauvre se débat ;

Mes yeux, fiers des secrets farouches
Qu’ils tiraient des cœurs ténébreux
Malgré le mutisme des bouches ;
Mes yeux savants et malheureux,