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Page:Gill - Vingt années de Paris, 1883.djvu/114

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employés subalternes m’affirment avec douceur que leur maître est tout disposé en ma faveur, qu’il ferait l’impossible pour m’être utile ; mais… il est parti. Reviendra-t-il demain ?… ce soir ? après-demain ? on ne sait.

Du coup, je repars à travers les escaliers et les couloirs, en hurlant, gesticulant, parlant haut ; j’expose mon cas à d’innocents garçons postés pour ouvrir les portes, enseigner le chemin.

L’un d’eux tout à coup me dit — le pauvre diable a peut-être payé cher cette parole — :

— Mais c’est le Casier judiciaire que vous demandez : ici, la porte à gauche ; 1 fr. 25.

J’entre, je donne 1 fr. 25, on me délivre un papier que tous ont le droit de réclamer, au même prix : c’est l’extrait du casier, le relevé des antécédents judiciaires de chacun. Le mien n’a qu’un mot : NÉANT.

Je l’emporte, enthousiasmé, je l’imprime :