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Page:Gill - Vingt années de Paris, 1883.djvu/137

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terre-plein qui règne au milieu de la chaussée, je les vois encore ; ils étaient debout : un sergent de fédérés, petit, physionomie chafouine ; un homme quelconque de sa compagnie, au port d’armes, et de profil ; enfin, répondant au sergent et lui faisant face, un grand vieillard à barbe blanche, en pardessus gris, chapeau haut de forme, une canne à la main, droit, sec et propre. Silhouette étrange, inusitée, ce jour-là, dans ces parages, où ne se voyaient guère que guenilles et uniformes. C’est ce qui nous fit approcher, nous arrêter près du triangle formé par les trois hommes.

Le vieux, en ce moment, parla ; je me rappelle exactement ses paroles :

— Non, mes enfants, disait-il, non ; vous savez bien que je ne peux plus rien être.

Un passant qui vint s’ajouter à nous murmura :