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Page:Gill - Vingt années de Paris, 1883.djvu/142

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Ma femme a préféré poser chez Carjat, parce qu’en dehors de son métier, cet artiste fait des vers ; moi, je ne comprends pas qu’on s’occupe de trente-six choses à la fois ; c’est du désordre ; mais ma femme adore la poésie ; elle est donc allée chez Carjat. Moi, je n’ai été tiré nulle part.

J’avais mon idée. Un projet caressé depuis longtemps. À l’instar de mon respectable beau-père et prédécesseur, qui mourut en regrettant de ne pas nous laisser son image tracée par Horace Vernet, j’ai toujours ambitionné, moi, de me faire peindre en grandeur naturelle, p’fft… et à l’huile. J’ai mille raisons, p’fft… pour préférer à tout autre ce genre de reproduction de la figure humaine. La photographie n’a ni consistance, ni valeur sérieuse ; elle passe, on l’égare ; en résumé, ce n’est que du papier ; la sculpture est triste, pâle, encombrante et lourde en