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Page:Gill - Vingt années de Paris, 1883.djvu/144

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seule chose me retenait encore ; le prix qu’on a coutume de payer ces sortes de produits. J’avais interrogé, près du Louvre, un gardien du Musée :

— Combien pensez-vous, avais-je dit à cet homme, que me demanderait un bon peintre, M. Duran ou M. Bonnat, pour faire mon portrait en grandeur naturelle, comme ceci, à mi-corps ?

— De dix à vingt mille francs.

P’fft… J’avais envie de demander à ce fonctionnaire de bas étage :

— Combien croyez-vous donc qu’il me faut, à moi, expédier de kilogrammes de chocolat vanillé, praliné, sans rival, pour les gagner, ces dix ou vingt mille francs ?

Mais il n’aurait pas compris ; je me bornai à lui répondre en pinçant les lèvres :

— Bigre ! il faut convenir que ces messieurs gagnent l’argent bien facilement.