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Page:Gill - Vingt années de Paris, 1883.djvu/192

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J’ignore s’il eut en sa jeunesse des heures de fougue, d’emportement. Je ne l’ai connu qu’à là fin de l’Empire ; à ce moment il paraissait lourd, envahi par la graisse, épaissi.

Ses journées se suivaient, pareilles.

Couché tard généralement, il s’arrachait tard aussi, vers les neuf heures, aux discutables douceurs du lit de fer où il reposait dans un coin de son atelier.

Cet atelier — je crois qu’il n’en eut jamais d’autre à Paris — était situé à l’entre-sol d’une vieille maison de la rue Hautefeuille, aujourd’hui disparue. Le vitrage en donnait sur une cour, et la lumière y tombait crue et triste, arrêtée au milieu de la pièce, ébauchant confusément, dans le fond, les toiles délaissées, les châssis brisés, les cadres hors d’usage abandonnés pêle-mêle avec quelques vieux