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Page:Gill - Vingt années de Paris, 1883.djvu/208

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son quartier : l’instinct l’a ramené : voilà sa rue. Les boutiques s’ouvrent ; on le regarde passer honteux, défait, les vêtements en désordre ; on le connaît, le petit Louis : des regards étonnés le suivent. La demeure qu’il fuyait hier est ouverte ; allons !… il en franchit le seuil, tête baissée, traverse la cour, monte l’escalier en étouffant ses pas. La porte est entrebâillée : dans l’entrebâillement, la chatte arrêtée le regarde venir ; elle fixe sur lui ses yeux, ses deux yeux jaunes.

Il arrive, — oh ! comme son cœur bat ! — d’un doigt tremblant, il pousse la porte qui cède…

Elle n’a pas dormi non plus, la vieille tante ; elle est là, debout, toute droite, petite, en deuil, et si pâle !… Elle ne fait point de reproche ; elle dit seulement :

— Ah ! vous voilà.

Alors lui, le misérable enfant, il suc-