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Page:Gill - Vingt années de Paris, 1883.djvu/216

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Il y avait une odeur âcre qui m’épouvantait ; je ne sais si l’homme s’en aperçut :

— Monsieur, me dit-il, voulez-vous que j’aille chercher du chlore ?

Je le regardai : il avait les dents serrées, la peau de son visage tremblait, les larmes allaient jaillir. Je répondis : — Non.

Nous restâmes là une heure encore, moi, le cœur serré, respirant le moins possible, songeant aux opinions contradictoires des médecins, à la contagion, aux miasmes, observant la décomposition rapide et l’horreur grandissante ; lui, toujours immobile sur sa chaise. Il ne se leva que deux ou trois fois pour moucher les chandelles dont le suif coulait en larmes jaunes.

Le dessin était fini ; je le lui présentai.

— Oui…, oui…, fit-il, et il fut presque heureux, une seconde. Puis, comme j’avais pris mon chapeau et mon carton :