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Page:Gill - Vingt années de Paris, 1883.djvu/50

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que je connaisse. Ajoutez à cela une santé inébranlable. Il se battrait, peut-être encore, avec acharnement, pour le sourire en coulisse d’une danseuse de corde ; et, pour ma part, je l’en félicite. Mais lui, n’aime pas qu’on le sache.

Avec sa chevelure hérissée et rebelle, sa barbe bourrue et retroussée, — barbe et cheveux blancs aujourd’hui, luisants et noirs, jadis, comme charbon de terre, — avec ses yeux hardis, ronds sous les rudes sourcils, son nez coupé court, retroussé, aux narines de dogue ou de Socrate, les trente-deux dents étincelantes rangées sous le pli dédaigneux et amer de sa lèvre, avec tout son masque heurté, aux plans durs, qui semble avoir été martelé par quelque tailleur de fer, en son pays d’Auvergne ; avec, surtout, sa voix de cuivre, amoureuse de tempête, et le roulis farouche de son allure, il s’est fait,