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Page:Gille et Mortier - Le Docteur Ox.pdf/31

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OX.

Mademoiselle Suzel…

SUZEL.

Comme vous paraissez agité !

OX, balbutiant.

Moi ? non… oui… Les fiévreuses occupations de l’inventeur.

SUZEL.

J’avais cru…

OX, galant.

En tous cas… votre présence suffirait pour expliquer mon agitation.

SUZEL.

Ah ! monsieur !

OX, à part.

Ce n’est pas énorme ce que je lui dis là… eh bien, dans ce pays, c’est très-considérable. (Avec expansion, regardant Suzel.) Quand je pense que bientôt… j’aurai l’honneur… et le bonheur de pouvoir déposer à vos pieds ce faible et illustre nom d’Ox… je sens comme des frisonnements… là… là… et ça me descend jusque dans les mains.

SUZEL.

Est-ce que ça vous fait mal ?

Ox, avec sentiment.

Oh ! non… au contraire… puisque c’est de l’amour. De l’amour et de l’ambition, car je puis vous le dire… je suis Danois, et la ville de Copenhague ne me verra rentrer dans son sein que couvert de lauriers. Quand je dis qu’elle me verra… il ne faut pas qu’elle me voie. Les lauriers devront l’en empêcher. Tel est mon but. Il est joli, n’est-ce pas ?