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Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/124

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su faire mon affaire à moi tout seul, je vous en réponds.

— Vous oubliez, mon cher, reprit M. Nantua avec malice, que votre intention était de me rendre service.

Tancrède se mit à rire à son tour.

— Sans doute, je voudrais aussi vous rendre service, reprit-il, je voudrais surtout pouvoir vous parler franchement ; mais vous connaissez trop le monde pour ne pas comprendre qu’il est vingt circonstances, dans la vie aventureuse d’un jeune homme, qui peuvent le mettre en possession d’un secret, honnêtement, légalement même, sans qu’il puisse cependant expliquer comment il en a eu connaissance ; mais tenez, je m’engage, si je vous trompe… Oui, je signe à l’instant même une obligation de cinquante mille francs, avec laquelle vous pourrez me faire jeter en prison pendant une année, si la nouvelle que je vais vous apprendre n’est pas exacte.

— Eh bien, dit M. Nantua, j’ai confiance en vous ; mais ayez aussi confiance en moi : dites-moi votre nouvelle, et si je juge…