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Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/146

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du siége de Troie. Le gros monsieur flânait délicieusement sans savoir que derrière lui la machine des Grecs le menaçait. En passant devant l’horloge des Bains Chinois, le commissionnaire s’aperçut qu’il était en retard ; il doubla le pas. — Alors un choc terrible vint ébranler toutes les pensées du badaud épouvanté. — C’est un grand malheur d’être invisible sans être insensible en même temps ; et cela est bien commun dans ce monde. Il arrive souvent à des gens qui ne font nulle attention à nous de dire mille choses qui nous déchirent le cœur.

Le gros monsieur, ayant reçu un coup violent dans la tête, se retourne furieux.

— Monsieur ! dit-il avec indignation.

Et il se trouve nez à nez avec une grande tête de cheval en bois qui le regarde fixement. — Voyant qu’il ne pouvait y avoir eu dans cette attaque intention de l’offenser, il s’en prit au commissionnaire.

— Maladroit, s’écria-t-il, ne me voyais-tu pas ? et comme je le disais tout à l’heure, suis-