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Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/164

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un mensonge usurpé cette pitié ; il perdit de son audace.

— Puisque mon imprudence vous offense, dit-il, je vais vous quitter ; mais avant de me renvoyer si cruellement… Malvina, pardonnez-moi.

— Vous ne pouvez partir ; redescendre de cette terrasse serait plus difficile que d’y monter. Il faut attendre.

— Attendre qu’il fasse jour, pour qu’on me voie ?

— Non, il faut vous cacher.

— Où me cacher ?…

Elle réfléchit un moment, puis elle reprit :

— Dans la lingerie… oui, personne n’y viendra. Vous y resterez jusqu’au matin, et puis quand tout le monde sera levé dans la maison, à l’heure enfin où vous pourriez vous montrer convenablement, vous partirez…

— Non, j’aime mieux vous quitter ; je me repens déjà d’être venu, dit-il avec tristesse.

— Que vous êtes méchant !

Il voulut s’éloigner.

Elle frémit.