Aller au contenu

Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

impatience, voyant que son mari s’établissait dans sa chambre avec l’intention d’y rester. — J’ai besoin de me soigner, allez, laissez-moi !

— Personne ne te soignera mieux que moi, Minette ; mais tu n’as pas l’air malade du tout, tu es rose, et si…

— J’ai la tête en feu, je souffre horriblement.

— Il faut te recoucher ; relève tes cheveux et remets-toi au lit.

— Je ne veux pas, vous dis-je ; je me levais quand vous êtes venu.

— Mais, qu’as-tu donc ? je ne te reconnais plus : tu me dis « vous, » comme à un monsieur ! allons, ne fais pas la capricieuse, viens m’embrasser.

Malvina tressaillit ; un froid mortel courut dans ses veines.

— Tu me boudes, reprit M. Thélissier, eh bien, je ne suis pas fier, j’irai moi-même.

M. Thélissier, à ces mots, s’avança vers sa femme ; elle voulut s’éloigner, il la retint.

— Voyons, dit-il en passant sa main sur le