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Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/196

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fut longtemps avant de se remettre de son trouble.

Avoir été vu si mal vêtu dans un monde si élégant, être resté dans un salon toute une soirée en redingote du matin, avec son chapeau sur la tête, ô honte ! c’était un homme déshonoré.

L’admiration rend indiscret, on se croit des droits sur ce qu’on apprécie. Après ces beaux vers, on en désira d’autres, on tourmenta longtemps M. de Lamartine.

— Vous avez fait de nouveaux vers ? demanda quelqu’un.

— Oui, adressés à moi, dit un jeune poëte avec fierté.

— Oh ! dites-les, s’écria-t-on.

— J’ai peur de ne pas me les rappeler…

— Commencez toujours, vous les chercherez.

M. de Lamartine, qui était d’une complaisance extraordinaire ce soir-là, dit les vers suivants qu’il avait faits la veille :