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Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/20

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— Et l’allemand ? savez-vous un peu d’allemand ?

— Oui, monsieur. Je sais un peu d’espagnol aussi, je le parle assez bien pour voyager agréablement en Espagne, dit le rusé jeune homme qui savait à quel point les hommes d’argent ont abusé de la Péninsule.

— Ah ! vous savez aussi l’espagnol ? Que vous êtes savant ! Vous n’avez pas été élevé à Paris ?

Tancrède ne put s’empêcher de sourire de la naïveté de cette épigramme.

— Non, monsieur, reprit-il, j’ai été élevé à Genève. Je ne suis resté au collège Henri IV que deux ans.

— Quel âge avez-vous ?

— Vingt et un ans.

Le banquier leva les yeux à ces mots, et jeta sur Tancrède un coup d’œil rapide ; mais Tancrède tournait la tête en ce moment, et l’on ne pouvait voir son visage.

— Vous êtes grand pour votre âge, dit M. Nantua en riant.

Puis il pensa :