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Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/201

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Et la sage mère avait fait ses paquets, avait dit adieu aux rivages de la Vienne, avait retenu trois places dans le coupé de la diligence, et les messageries de Limoges avaient amené, dans la capitale, une muse de plus.

La soixantième, je crois.

Madame Blandais ne connaissait personne à Paris, et parfois elle se sentait effrayée de la hardiesse de son voyage, surtout lorsque ses compagnons de voiture lui faisaient d’indiscrètes questions ; elle s’en tirait par des mensonges. Comment avouer qu’elle allait dans ce chaos pour se faire connaître, et chercher des admirateurs dans ce tourbillon d’inconnus où elle ne comptait pas un ami ? Madame Blandais, pour tout introducteur dans ce monde nouveau, n’avait qu’une seule lettre de recommandation que le député de son arrondissement lui avait donnée pour un de ses collègues ; mais ce collègue était… M. de Lamartine ! C’était beaucoup. M. de Lamartine avait accueilli la jeune fille comme une espérance, elle lui avait confié quelques vers qu’il avait vantés ; enfin madame de D***, ancienne amie