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Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/230

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Et ce sommeil, qui lui faisait envie, lui inspira beaucoup de respect.

— C’est bien là le sommeil d’une pauvre jeune fille qui a pleuré, se disait-il ; elle doit être bien lasse, une si longue course dans Paris ! Elles n’ont pas osé aller en voiture par économie, et Clarisse a préféré revenir à pied plutôt que de se hasarder dans une voiture publique ; j’aime ça et lui sais bon gré de ce petit orgueil. Clarisse est d’une nature trop élégante pour sa condition. Quel bonheur d’être riche et de pouvoir lui donner, dans le monde, la position qu’elle mérite. Ô ma jolie Clarisse, que je t’aime !

En disant ces mots, Tancrède se pencha vers le lit et imprima sur les joues roses de Clarisse un chaste baiser. — Clarisse ne s’éveilla point. Tancrède, que ce baiser avait troublé, en risqua un plus tendre.

Clarisse ne s’éveilla point. Alors Tanerède se prit à rire, et il s’assit sur un fauteuil au pied du lit et il la regarda dormir.

Il resta quelques moments en contemplation devant cette douce image, et tout son