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Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/236

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Elle s’assit devant sa table, mais au moindre bruit elle levait les yeux, elle tremblait.

— S’il allait venir ? pensait-elle.

Tout à coup elle s’imagina qu’il y avait une porte secrète dans sa chambre ; elle prit un flambeau et se mit à faire des perquisitions ; sa chambre était si petite qu’elle l’eut bientôt passée en revue — ni porte secrète — ni trappe — il n’y avait pas moyen de placer la moindre aventure fantastique dans cette bourgeoise demeure. Clarisse fut honteuse de ses recherches ; elle pensa à toutes les plaisanteries que ferait sa mère si elle la surprenait ainsi courant, au milieu de la nuit, après un fantôme. Elle se remit à écrire, et elle resta toute la nuit sans se déshabiller, sans dormir ; elle se disait toujours qu’elle n’avait rien à craindre, mais elle agissait comme si elle était en danger.

Tancrède vint la voir le matin ; il la trouva très-pâle, et, s’apercevant qu’elle ne s’était point couchée de toute la nuit, il se reprocha de lui avoir causé tant d’inquiétude ; il cherchait un moyen de la rassurer.

— Pauvre petite ! est-ce qu’elle va passer