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Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/245

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troublée ; elle devenait pâle, son beau teint s’attristait.

Madame Blandais, attribuant cette mélancolie au projet de mariage qu’elle avait favorisé, n’osait plus en parler ; mais Tancrède, qui en savait la cause, eut pitié d’elle ; lui-même s’effraya de l’exaltation qu’il avait fait naître ; il se reprocha d’avoir joué avec une imagination trop ardente, et pour détruire l’effet trop dangereux d’un rêve, il appela la réalité à son secours.

Un matin donc il fit louer une loge au Théâtre-Français, et envoya un coupon de cette loge à madame Blandais, de la part de madame la comtesse de D***.

Clarisse voulut questionner le domestique qui avait apporté cette loge, il était déjà reparti. Elle s’étonna que madame de D*** ne lui eût pas écrit un mot, mais elle pensa qu’elle avait probablement chargé son domestique d’une explication qu’il avait oubliée — et la mère et la fille se rendirent au Théâtre-Français, croyant qu’elles y allaient dans la loge de madame de D***.