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Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/259

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que de notre bonheur. Dites-moi, soyez franche : Voulez-vous être ma femme ?

— Moi, monsieur ? dit-elle avec embarras ; mais… je ne vous connais pas…

— Clarisse, vous ne dites pas vrai… c’est mal : me voyez-vous donc aujourd’hui pour la première fois ? méconnaissez-vous votre ange gardien ! ajouta-t-il en souriant.

— Oh ! non, dit-elle, c’est bien vous !

— N’est-ce pas, c’est bien moi que vous aimez ?

— Oui, mais pourtant je ne vous connais pas ; dites-moi qui vous êtes, par quel mystère ?…

— Ne m’interrogez pas, je ne puis vous répondre encore ; demain, Clarisse, je viendrai parler à votre mère ; elle saura que je vous aime, que je veux vous épouser ; mais ne lui dites rien de nous, tout ceci est un secret qu’elle doit ignorer.

— Mais si elle me demande où je vous ai vu ?

— Dans vos rêves ; d’ailleurs ne m’avez-vous pas déjà rencontré chez madame de D*** ? À