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Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/29

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bre à coucher, la même voix dit ces mots :

— Tiens, Caroline qu’a pas pris les housses !

Au même instant un gros paquet, lancé par une main invisible, vint frapper Tancrède dans la figure, et il se sentit aussitôt étouffé, perdu, abîmé sous un déluge de petites jupes de toutes couleurs, de toutes grandeurs, dont il eut toutes les peines du monde à se débarrasser. Les unes avaient mille petits cordons qui s’accrochaient aux boutons de son habit, d’autres avaient de petites manches dans lesquelles ses bras se perdaient, le tout fortement saupoudré de poussière. C’était un embarras à ne plus s’y reconnaître.

En sortant de tout cela, Tancrède se trouva face à face avec un grand niais de domestique, armé d’un balai et d’un plumeau. Celui-ci fut un moment déconcerté.

— Pardon, monsieur, je croyais que c’était le garçon tapissier qui doit venir démonter les lits, et je m’amusais pour rire… si j’avais su…

— M. Poirceau ? demanda Tancréde, interrompant ces excuses ; puis voyant que la