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Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/65

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d’œuvre, un type comme celui-là. Pour moi, je n’ai jamais vu une plus belle tête !

Madame Lennoix ne disait rien, elle restait émue, elle était modeste : c’était son beau jeune homme, — à elle qui l’avait admiré la première. Ce n’était plus à elle qu’il appartenait de le louer. Ne lui avait-elle pas offert dans sa pensée son cœur, sa fortune et sa main ?… Elle attendait qu’il voulût bien répondre ; maintenant, la délicatesse exigeait qu’elle ne se mêlât plus de rien.

Le fils, au regard d’aigle, pénétra dans l’âme de sa mère. En un moment, tous ces fléaux lui apparurent : mariage absurde, fortune partagée, tyrannie d’un beau-père, procès, querelles, déménagement, séparation, enfants, peut-être ! petits frères très-mal venus, larmes, ruine, drames intérieurs, scènes de famille, ennuis de tous genres…

Et sa résolution fut prise au même instant.

Et le soir même, lorsque Tancrède rentra dans sa demeure pour faire sa toilette, on lui remit un billet de la part de M. Lennoix.

La fièvre avait repris au jeune malade, disait